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| abécédaire de sociobiologie | |
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Goran
Nombre de messages : 134 Age : 65 Localisation : Montréal Date d'inscription : 22/04/2006
| Sujet: abécédaire de sociobiologie Dim 25 Fév - 14:30 | |
| Le vivant se perpétue et se réplique sans considérations autres que de survivre. À ce combat pour la vie, les survivants représentent les gagnants. Qui survit? Le meilleur? Le plus fort? Ou le mieux adapté à l’environnement? Quand tout ce qui vit cherche à survivre, et qu’il n’y a de ressources que pour un nombre fini, alors s’enclenche le mécanisme de la compétition, inévitable quelle que soit l’espèce. La compétition permet de sélectionner les formes de vie les mieux adaptées, les autres disparaissant.
À notre échelle, est-ce différent? Les inégalités interpersonnelles persistent et perdurent? Toujours il s’en trouve voulant être le premier? Voulant prendre avantage d’une situation? Faisant passer d’abord ses intérêts? Tricheur, menteur, jaloux, corruptible, en bref car on en finirait pas avec ce que le quotidien offre en exemples.
La vertueuse dignité s’objecte aussitôt en pointant les comportements adéquats. Certains sont meilleurs que d’autres. L’on se trouve à juger d’autrui sur l’adéquation culturelle, son éducation et sa socialisation. Si les mauvais choix sont faits, l’individu en porte la responsabilité. Nous, qui décrions la démarche religieuse tendons à placer au sein de l’individu un libre choix entre Bien et Mal…
Quand bien même on éduque et éduque chacun, change-t-on de nature? Peut-on changer? Toutes les actions humaines ne font-elles pas partie de la nature humaine? | |
| | | Asiatica 1er Importateur
Nombre de messages : 24 Date d'inscription : 02/05/2006
| Sujet: Re: abécédaire de sociobiologie Sam 24 Mar - 1:03 | |
| - Goran a écrit:
Quand tout ce qui vit cherche à survivre, et qu’il n’y a de ressources que pour un nombre fini, alors s’enclenche le mécanisme de la compétition, inévitable quelle que soit l’espèce. [...] À notre échelle, est-ce différent? AMA , Goran, Les ressources sont toujours en volume fini mais il est intéressant de voir qu'aujourd'hui grâce à l'écologisme politique et en collaboration avec le libéralisme économique la notion de "ressources limitées" a pris de l'ampleur. Maintenant est apparu à tort ou à raison la notion de manque prochain. Nous verrons alors la donne de la pression sélective complètement chamboulée dans nos contrées. Les critères de sélection dans une société d'abondance ne sont pas les mêmes que dans une société du manque. Manque réel ou supposé d'ailleurs. L'économie tournait à la croissance, maintenant à la pénurie. Ce qui ne changera pas c'est que les gens à 140+ de QI sans bagout, sans carnet d'adresses, sans cupidité seront toujours de pauvres cons. - Citation :
- [...]Toutes les actions humaines ne font-elles pas partie de la nature humaine?
Quelle nature humaine Goran? Je ne connais qu'une distribution statistique de comportements influencés par l'environnement. | |
| | | Goran
Nombre de messages : 134 Age : 65 Localisation : Montréal Date d'inscription : 22/04/2006
| Sujet: Re: abécédaire de sociobiologie Sam 24 Mar - 11:31 | |
| C'est pas du tout con tes remarques! Tu sais, ces sujets je les ai tellement soupesés. À partir de donnés semblables on aboutirait à des conclusions voisines. Si la partie te tente, on joue? Tu me rappelles le propos du film "le couperet". Une des visions des choses est da savoir que nous fonctionnons depuis l'aube des temps en mode compétitif, donc que ce que tu as à faire c'est d'être un max compétitif ... Ça me répugne aussi, mais a-t-on le choix? Réfléchis ... Qui va survivre? (pas les meilleurs mais les pires d'entre nous), et on fait quoi !!! On rejette tout? On s'adapte? . . . "Je ne connais qu'une distribution statistique de comportements influencés par l'environnement"Vrai quand aux déterminismes environnementaux ... et complètement faux quand à la biologie des comportements et à la génétique de la vie sociale. Raison? Libre-arbitre? Déterminisme? (les affects et émotions étant un pur produit de l'évolution) On se comprend? D'un continent à l'autre on peut se comprendre, est-ce le cas pour les prémices? | |
| | | Goran
Nombre de messages : 134 Age : 65 Localisation : Montréal Date d'inscription : 22/04/2006
| Sujet: Re: abécédaire de sociobiologie Sam 24 Mar - 12:31 | |
| Je passe à côté du plus important ... car c'est inconcevable. Tu parles de capacités non utilisées ... euh ... j'ai jamais vu ... ici. Au contraire, il y a pénurie dans plusieurs métiers (payés de 50 à 150$ / heure, c'est beaucoup). Et quelqu'un voulant réussir (je me répète) réussit parcequ'il y a du travail (ai-je compris la problèmatique?). Quelqu'un avec un potentiel académique, pourquoi ne réussirait-il pas? Ça n'a pas de sens! Imagines, un potentiel de diplômation universitaire ... Infirmier c'est déjà bien comme niveau de vie, pharmacien c'est parmis les mieux nantis, etc. Les domaines difficiles et les moins bien rémunérés ont trait aux "sciences" sociales et humaines, à l'art, et aux emplois non qualifiés. Si tu veux que je te mette en contact avec des employeurs d'ici, ce sera simple pour moi. Mon courriel: deibock@videotron.ca | |
| | | Asiatica 1er Importateur
Nombre de messages : 24 Date d'inscription : 02/05/2006
| Sujet: Re: abécédaire de sociobiologie Lun 23 Avr - 7:08 | |
| Bonjour Goran (et nos éventuels lecteurs), Je reprends cette conversation avec 1 mois de décalage, et je vais la fusionner avec la réponse quasi identique que j'aurais faite avec le fil Pas un seul !Tu montres bien que la hiérarchie est consubstantielle aux sociétés humaines. L'homme est un animal social sujet (entre autres) à la compétition sexuelle, la conséquence en est cette hiérarchisation. mais de quelle compétition parlons-nous ? Pour la nourriture ? Pour la descendance ? L'argent est un moyen pour tout cela (j'aime bien les écrits de Phillippe Guillou), mais c'est traduit actuellement comme fin. Nous fonctionnons en mode compétitif pour l'argent en vue de satisfaire notre système limbique. Je pense que la compétition darwinienne est actuellement décentrée chez Sapiens, et un des mérite des Mutants est de recentrer cette notion de compétition dans une perspective plus juste. Mais je ne vois vois pas que qu'il y a de faux en ce qui concerne la distribution statistique de comportements en fonction de l'environnement pris au sens large. Il me semble comprendre clairement ce que tu écris pour l'instant. Mais pour te répondre plus précisément sur ton dernier message, je vais m'appuyer sur mon exemple personnel pour me faire comprendre. Je ne sais pas exactement combien j'ai de QI, cela change suivant les tests, mettons entre 135 et 145. J'ai 35 ans, je suis ingénieur d'une grande école (dans le top ten français), fonctionnaire et je gagne 20700 euros nets annuels. Pourquoi suis-je fonctionnaire ? Parce que 99% de mes candidatures écrites n'ont pas abouti et que mes entretiens d'embauche ont également échoué. La façon la plus simple de trouver un job a été de passer un concours (en l'occurence une agrégation). Pourquoi mes candidatures ont-elles échoué ? Par ce que mon CV est trop "compliqué", je ne rentre pas dans un moule (="profil") et que tout cela inquiète. Je suis une sorte d'alien, trop vieux de plus, donc on ne m'embauche pas. Mais tu ne semble pas être au courant du minable destin de la plupart des titulaires d'une thèse en France ... Dans tous les cas, je te remercie pour ta proposition très aimable, mais je ne suis pas seul (chargé d'une (grande) famille). Je te relirai avec plaisir. | |
| | | Goran
Nombre de messages : 134 Age : 65 Localisation : Montréal Date d'inscription : 22/04/2006
| Sujet: Re: abécédaire de sociobiologie Lun 23 Avr - 12:24 | |
| Ouaoh, des réflexions alléchantes, et je te répond dans un élan du cœur ... Le postulat sous-jacent à la sociobiologie consiste à utiliser la méthodologie des sciences naturelles pour étudier les comportements humains, en s’inspirant de la théorie de l’évolution. Rien de si extraordinaire en soi pour ici, mais dans le contexte français, j’ai cru comprendre que la pesanteur des idéologies désuètes exerçait son inertie sur le progrès scientifique en matière humaine. En bref, la hiérarchie s’avère intrinsèque (échelles de dominance) autant chez nous que chez les autres animaux, de même pour l’agressivité intra spécifique. La compétition inscrite dans nos gènes s’exprime à chaque instant, on ne le voit simplement pas (cf le dernier R. Dawkins, The God Delusion). Nous continuons d’évoluer et nos génotypes varient (la sexualité) … à se demander si muter ne serait pas vraiment sexy … Mais trève de théories, on prend pour acquis la variable "intelligence de la rue" et alors ce que tu écris prend un sens suréaliste! Nous vivons dans des réalités très différentes ... Par contre, toi et ta famille feriez les meilleurs candidats possibles à l'émigration, une solution infaillible pour une vie décente (plusieurs ingénieurs de France se sont établis à Montréal). Les inconvénients sont le climat, l'hiver ... l'hiver ... à chacun son karma ... Amicalement, Goran
Ci-joint encore un peu de théorie ... voici des hypothèses plausibles sur la trilogie Raison, Libre-arbitre, Éthique: - la raison ne s’avère pure qu’à l’occasion parce que reliée aux affects ou aux motivations. Cependant elle peut s’émanciper, suivre des lois logiques, et appréhender les réalités objectives. - le libre-arbitre n’est pas un concept nécessaire pour expliquer comportements ou facultés. La multitude d’influences environnementales suffit au façonnement des préférences. Par ailleurs, suivre les lois logiques naturelles n’implique pas que nos choix ne proviennent pas d’apprentissages. - l’éthique se fonde à la fois sur la raison et sur les affects (une émotion se définissant comme produit phylogénétique dont le principal effet moral repose sur l’altruisme réciproque et le degré de parentèle). Ainsi l’éthique fluctuante ne saurait être absolue et pure, seulement relative à chaque cas et chaque contexte. Les règles éthiques s’érigeraient relativement plutôt qu’universellement. | |
| | | Goran
Nombre de messages : 134 Age : 65 Localisation : Montréal Date d'inscription : 22/04/2006
| Sujet: Re: abécédaire de sociobiologie Lun 23 Avr - 14:15 | |
| Quelque chose en rapport avec les décisions, les choix intuitifs et l'économie (les rapports gagnant-gagnant) : "Nonzero, The Logic of Human Destiny" de R. Wright ... À ta place, définitivement, j'aurais monayé ton diplôme à l'étranger ... Ça semble bien logique ... | |
| | | Asiatica 1er Importateur
Nombre de messages : 24 Date d'inscription : 02/05/2006
| Sujet: Re: abécédaire de sociobiologie Ven 18 Mai - 9:37 | |
| Il y a environ 10 ans j'ai monté un dossier pour partir au Québec, mais nous sommes restés, ma moitié trouvant qu'il y a trop d'hiver, et le différentiel financier n'a pas été suffisant pour choisir le départ. Bref ...
Il me semble bien naturel que l'éthique ne peut être que relative .... Par contre, la hiérarchie a été vraisemblablement un avantage adaptatif ou la survie des petits groupes humains au paléolithique.
En France, on ne parle pas trop de sociobiologie, ce n'est pas PC, on parle plutôt de"psychologie évolutionniste"... | |
| | | Goran
Nombre de messages : 134 Age : 65 Localisation : Montréal Date d'inscription : 22/04/2006
| Sujet: Re: abécédaire de sociobiologie Mar 22 Mai - 17:51 | |
| C'est sûr qu'il y a un biais : les gens qui aiment ici restent, les autres non, donc on retrouve surtout les gens qui aiment ... Je ne sais pas quoi te dire, perso. je me considère mieux nantis $$$ que dans la concurrence Européénne, les opportunités de gains demeurent fortes au mérite et pour ceux qui entreprennent (il ne faut pas aimer être fonctionnaire), quand à l'hiver excessif oui trop c'est trop. Par exemple, un ingénieur (sérieux comme beaucoup d'ingénieurs) immigré s'est mis à concevoir par logiciels des structures d'acier exportées aux USA, et il est vite devenu hyper riche. Pour les gens qualifiés et travaillants, le chômage n'existe pas, mais les mentalités diffèrent entre ici et chez toi (les clichés de pragmatisme ont bien cours, etc.). http://www.immigration-quebec.gouv.qc.ca/fr/index.asp | |
| | | Goran
Nombre de messages : 134 Age : 65 Localisation : Montréal Date d'inscription : 22/04/2006
| Sujet: Re: abécédaire de sociobiologie Ven 25 Mai - 9:58 | |
| Le politiquement correct ... c'est pas fait pour les loosers ça?
Une émission télé (produite par la BBC et diffusée sur Télé-Québec) d’une série « atomes et neurones » avalisée, statutaire et médiatisant la biologie des comportements, a encore une fois enfoncé le clou du déterminisme (profondément cette fois) dans le culturalisme : En résumé, nous passons inconsciemment notre vie à nous battre. Ayant hérité de l’instinct de compétition, le plus clair de notre temps est dédié non au sexe (quoique), mais à la rivalité. Chacun de nous a la volonté de gagner. Pourquoi est-ce si agréable d’être gagnant? Décharges de dopamine, d’endorphines, d’adrénaline, de testostérone, l’oxygénation est accrue et la douleur diminuée. Le bonheur quoi! Et mieux que les thérapies, le zen ou les succédanés … Prendre des risques et gagner procure une jouissance ineffable. Pourquoi se sent-on si mal quand on perd? L’oxygène diminue, la douleur augmente, le mal-être physique est général, le cortisol se décharge, l’anxiété s’accroît jusqu’ à la panique ou la dépression, l’hippocampe est stimulé puis le noyau amygdalien pour associer l’échec à une détresse profonde, avec une seule envie en tête, tout faire pour éviter de nouveau l’échec. Un instinct puissant corollaire nous gouverne, ne pas perdre la face et éviter le ridicule (rien de contre-intuitif). Perdant, on se sent le point de mire de tous et plutôt anxieux, ou feignant l’indifférence. En passant, j’avais déjà suggéré la compétition et ses conséquences comme étiologie de psychopathologies (e.g. phobie sociale, dépression). Autres petits exemples, le comportement instinctif et universel adopté par les petits enfants cadets pour se faire remarquer peut se voir prolongé toute la vie (pouvant donner de jolis rebelles (…)). Un visage et un comportement non verbal de gagnant ou de perdant sont perçus instinctivement en un éclair (toutes les affirmations de ce texte ont été expérimentées et sont vérifiables, à 100% culture-proof, pour paraphraser Tarantino). La testostérone influençant des traits et envoyant un signal de dominance. La posture voûtée, de ne pas regarder dans les yeux, de sourire sans raisons, etc. et l’inverse, donc les attitudes non verbales témoignent de la position dans la dominance. Cela influence les comportements d’autrui à notre égard (s’ils nous sentent faible, ils …s’ils nous sentent fort, ils …). L’intérêt consiste pour nous d’évaluer l’issue d’un combat, de faire l’économie de conflits, et de ne s’engager qu’avec un niveau comparable. Les alliances plastiques de groupes pour la compétition sophistiquée se retrouvent, hormis les primates, chez les dauphins. Soyons francs, le triomphe scientifique représente pour moi … l’extase!
P.S. La question de la coopération est développée (entre autres) dans « Natural Selection and Social Theory » par Robert Trivers | |
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